les fougats
Les fougats
Le dimanche après le mardi gras, on fête la coutume des «Brandons ». C'est-à-dire les feux de joie (célébration du carême ou retour éternel du printemps).
Toujours est il qu’il était de tradition, en cette période de fin d’hiver, de faire un grand « fougat » sur les places des villages, aux croisements des chemins principaux, ou, plus, dans un près avoisinant un hameau, pour éviter toute gêne a la circulation et les risques d’accidents.
Dans l’après midi du dimanche, ou la veille, les jeunes avaient rassemblé les fagots, buissons, genets, ou même simplement de la « bronde » (c'est-à-dire la ramure des arbres abattus durant l’hiver). Généralement, on dresse au milieu du feu un mat de pin ou sapin vert en laissant les branches du haut, écorcé et rendu lisse, sur lequel on suspendait autrefois, outre un bannière ou couronne de verdure, des saucissons un jésus, ou autres bonnes victuailles.
Les femmes et jeunes filles avaient préparés des beignets qu’on nomme « des guenilles », bignones ou des bugnes selon la région. Et les hommes, un tonneau de bon vin.
Le soir des brandons, à la tombée de la nuit, un cortège se forme, dans la montagne de Thiers, a partir du couple de « novies » (les mariés de l’année), suivi de tous les jeunes gens en couple, entre le domicile de la mariée et le fougat. C’est cette dernière, qui allume le feu. Après, quand le bois est grillé et réduit à l’état de tisons ou presque,les garçons font sauter le « fougard » ou « figot » à la mariée et toutes les jeunes filles ou même femmes avancées en age, mais encore alertes, entraînées par de vigoureux garçons de chaque coté. Les enfants sautent les braises encore rougeoyantes, voire en flammes. Gare à la chute dans le feu.
Puis on chante, on danse, au son de la musique avec un musicien du secteur.
Dans la montagne Thiernoise, on déguste guenilles et vin des côtes de Limagne, puis on coupe le haut du mas à coup de fusil. Dans le Livradois, on va veiller chez les mariés pour y fêter dignement l’événement. Dans la plaine, les gamins grimpaient au mas lisse pour y décrocher les saucissons.
La nuit venue, on voyait des lueurs de fougats partout, dans la montagne. On a vu jusqu'à trois dans le bourg d’Orléat, en même temps, sur trois carrefours. Mais c’était il y a au moins clinquantes ans.
Jean-claude,