Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
le blog de l'auvergnat
le blog de l'auvergnat
Visiteurs
Depuis la création 60 672
Archives
18 janvier 2012

La légende du bois de Trabantout

De mes quinze premières années, je me souviens des longues soirées d'hiver au coin du feu, dans la maison de mon arrière oncle d'Anglards, petit village, confortablement installé entre les montagnes du Cézallier et du Sancy. Mon oncle rené n'avait pas à chercher bien loin pour me conter des histoires, dans cette Auvergne peuplée de mystères et de légendes. 

Le bois Trabantout baptisé ainsi depuis toujours existe vraiment: peu après Besse en Chandesse, en arrivant presque à Compains, il suffit d'emjamber un petit ruisseau et de suivre un étroit chemin caillouteux bordé de sapin et de buissons en écoutant vivre la nature, pour arriver peu après dans une l'arge carrière, l'entrée du bois de Trabantout.

Image1

Il suffisait de de demander et mon grand-oncle rené me racontait encore une fois la légende du bois de Trabantout, commençant toujours son récit de la même façon.

Il était une fois dans une profonde forêt d'Auvergne, une famille de sapin qui vivait paisiblement au rythme des   saisons et du temps qui passe. Le fils, encore très jeune, faisait la fierté de ses parents et des arbres du voisinage. Un soir de Noël, une violente tempête s'abbatit sur tout le pays, détruisant tout sur son passage. Blotti contre ses parents qui essayaient de plus en plus difficilement de lutter  contre les assauts du vent, le petit sapin tremblait de toutes ses branches. Soudain, une rafale plus violente que les autres tua d'un seul coup Papa et Maman Sapin qui se couchèrent sur le sol dans un long craquement plaintif, et le petit sapin, rescapé du désastre se retrouva tout seul au milieu de la forêt dévastée.

Il pleurait encore quand deux hommes et un petit garçon passèrent près de lui.

Il va falloir arracher tour ce qui reste, ramasser le bois et bien nettoyer pour replanter, disait l'un.

Le petit garçon s"approchat du sapin orphelin, caressa ses branches en adressant à son père;

-Dis papa, tu vas le laisser celui la, il est beau et si petit !

-Mais non Julien, nous allons l'arracher aussi; de toutes façons il sera écrasé par le tracteur forestier.

Le petit sapin qui ne comprenait rien au langage des hommes, se demandait bien pourquoi le gamin se serrait contre lui en sanglotant. Le lendemain, Julien et son père revinrent dans la forêt, munis d'une pelle et d'un grand sac de toile. Avec beaucoup de précautions et de terre à ses pieds, le petit sapin se retrouvât dans le sac,la tête dépassant juste assez pour dire adieu à ses parents toujours allongés sur le sol humide.   Et le petit sapin, baptisé "Douglas', fut replanté dans une forêt inconnue parmi d'autres sapins a qui il racontât l'histoire.

Julien venait le voir souvent et lui parlé comme a un frère, heureux de le voir grandir et devenir de plus en plus beau. Peu à peu, Douglas comprenait les paroles du garçon et a son tour, il expliquait à  ses amis les arbres que sio certains hommes sont bons et généreux, d'autres au contraire sont plus méchants que les loups qui autrefois hantaient les sous-bois.

Le garçon et le sapin grandissaient, se retrouvant chaque fois avec autant de bonheur et de joie.

Sans bouger une branche, le sapin écoutait les secrets que le jeune homme lui confiait; baissant un peu la voix pour lui parler de la jeune fille qu'il aimait. Douglas comprenait l'émoi de son ami car lui aussi était amoureux. La belle épicéa, magnifique jeune sapin aux senteurs troublantes, avait succombé au charme de Douglas, et tous deux n'atendaient qu'un souffle de vent pour s'incliner l'un vers l'autre et mêler leurs branches dans une longue et douce caresse.

Par un beau jour de printemps, dans un joyeux brou-ha-ha, la forêt toute entière célébra leur noces, chantant et dansant, parmi les animaux et les elfes, pour une fois sortis de leurs cachettes. Quand aux vacances suivantes, julien présenta sa fiancée à Douglas, le sapin, à sa façon, réussit à faire comprendre à son ami le tendre lien qui l'unissait à Épicéa, debout à ses cotés. Bientôt, un bébé sapin vint au monde, remplissant ses parents de bonheur et de joie, et ravivant, dans le coeur de Douglas, les jours heureux de son enfance mais aussi des heures sombres de la terrible tempête.

Les jours, les mois se succédaient dans une vie douce et tranquille, régulièrement ponctuée par les visites de Julien maintenant accompagné de deux adorables bambins.

Un soir de décembre, deux affreux bonhomme pénétrèrent dans la forêt.

-On vas d'abord couper celui-là; le plus grand des deux hommes en s'approchant d'un air menaçant du petit de Douglas et d'Épicéa, il fera un beau sapin de Noël et après on pourra le brûler.

Terrorisé par ces créatures inconnues et hostiles, le jeune sapin s'accrochait au branches de sa mère en tremblant.

Depuis longtemps déjà, grâce à Douglas et aux conseils avisés de Julien, la forêt s"était préparée à une attaque de la part des humains.

Rassurant d'un regard sa petite famille, Douglas se dressa haut dans le ciel tandis qu'un long sifflement aigu se répandait aux quatres coins du bois de Trabantout. Aussitôt tout devint très sombre, alors qu'un grondement d'abord sourd et lointain montait rapidement des sous-bois tel un troupeau d'éléphants autour des des deux hommes, ne leur laissant aucunes issues. Une brusque rafale de vent leur arracha les haches des mains, les faisant tournoyer dangereusement au dessus de leurs têtes avant de les laisser retomber quelques instants plus tard dans une large faille toute en feu ouverte dans le sol. Dans un rire démoniaque,mille paires d'yeux apparaissaient et disparaissaient dans les branches, projetant en direction des tueurs de sapin  de bref éclairs lumineux aux pointes acérées. Recroquevillés au sol, le regard plein d'une terreur sans nom, les deux hommes avaient perdu toute arrogance et agressivité et ne ressemblaient plus qu'a des misérables jetées là par hasard.

Lentement, presque a regret, un étroit passage s'ouvrit alors entre les arbres, et,  d'un geste de branches, Douglas invita les détrousseurs de forêt à déguerpir au plus vite.

Depuis ce jour, dans les chaumières,  le soir au coin du feu,  on racontent encore que le bois de Trabantout, de l'autre coté du ruisseau, est habité par des êtres étranges et des sapins qui parlent.

Jamais personne n"ose y pénétrer et les arbres deviennent centenaires.

D'une main experte, mon grand-oncle rené remis sa casquette, me regardait en souriant et clôturait immanquablement son récit par ces quelques mots de patois que je ne sais pas écrire;

 

"bari, bara, mo conte è saba..."

 

Jean-Claude, 

 

 

 

 

 

 

 

Publicité
Commentaires
Publicité
le blog de l'auvergnat
Newsletter
Catégories
Derniers commentaires
Publicité